Ile de Pâques



Lundi 10 Octobre

 

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing ! « Levez-vous gros sacs ! », nous dit le réveil. C’est parti pour le marathon des transports : Marche, bus, avion … et finalement, nous arrivons sur … L’ÎLE DE PÂQUES !!!

Le trajet en avion est plutôt monotone : De l’eau, de l’eau et encore de l’eau. C’est assez rigolo, au moment de l’atterrissage, c’est encore de l’eau … On n'est plus qu’à 1000 m du sol et on ne voit  que de l’eau par les hublots … Trop flippant ! Mais, nous arrivons finalement sur le sol de cette petite île de 23 kms  de long.

 

En attendant les bagages, on se moque un peu de tous les voyageurs qui ont leur collier de fleurs autour du cou, le stéréotype du touriste, quoi ! Mais, dommage pour nous, la personne du camping où nous allons est venue nous chercher avec... Deux colliers de fleurs, pour Manon et Clément... Et hop là, ça nous apprendra à nous moquer 

 

Ici, nous sommes au Chili, mais anciennement, le  peuple était polynésien et leur culture est encore très présente. Nous sommes entourés de formes de tortues, d' homme-oiseaux, de poissons et de moaïs ! La végétation aussi est impressionnante, il y a d' énormes fleurs de toutes les couleurs, des bananiers et frangipaniers, partout ! Il y fait très chaud mais, "le climat est changeant", nous avait-on dit ! Et c’est bien vrai, comme din ch’nord, ici « il fait beau plusieurs fois par jour ! ». Il y a beaucoup de vent, et l’air est assez humide.

 

Après s’être installés dans notre tente face au Pacifique (magnifique), nous partons à la conquête de la « grosse ville » de Rapa Nui (Nom de l'Ile de Pâques) qui s’appelle Hanga Roa. Il y a de petits ports de pêche, des piscines de mer et des sculptures de lave, partout (Ahu O’orongo) !

Après qu' un groupe de chiliens nous ait payé une bière, nous assistons (comme de nombreux touristes) au "coucher de soleil" sur les 5 moaïs, Ahu Tahai. La vue est splendide. Demain, nous irons  au musée de l’île pour en savoir plus sur cette culture


Mardi 11 Octobre

 

Après une bonne nuit dans notre tente, nous allons au musée. Il ne comporte qu'une seule pièce (mais il est gratuit). Nous apprenons plein de choses, sur les origines de l’île, sur ses habitants et sur les nombreuses  hypothèses au sujet des fameux moaïs (statues). La population a été décimée par l’esclavage, la guerre, les épidémies et les catastrophes naturelles (pas de bol, les mecs !…). Du coup, l’histoire de ce peuple (uniquement transmise oralement) s’est perdu au fil des années… D’où, le mystère de l’île de pâques.

 

A midi, nous retrouvons  2 français, Violetta et Romain, avec qui nous avons décidé de louer un 4x4 pour visiter l’autre extrémité de l’île (inaccessible à pied et en plus,  on évite les excursions hors de prix, comme d'hab). Nous voilà tous les  4 dans notre mini 4x4. Les ahu (stèles) avec les moaïs défilent (il y en a environ une tous les 2 kms). La plupart des moaïs sont tombés, face contre terre et leur chignon rouge (pukao) est quelques mètres plus loin. Pendant les guerres, faire chuter les moaïs de la tribu vaincue, en signe de victoire, était monnaie courante…

 

Nous arrivons, en fin d’après-midi, au site de Rano Raraku. C’est une carrière de pierres où reposent environ 400 moaïs. Vu de loin, avec une lumière étonnante , le spectacle est grandiose !… Il y a très peu de touristes !… Normal, le site est fermé à cette heure-ci !…. Raahhhhhh, dommage ! On se vengera demain !

 

Nous continuons notre route vers le (fameux) site de Ahu Tongariki… Encore une fois,  fermé !… Nous nous contenterons de voir, de loin, cet alignement de 15 moaïs dressés.

 

Après une visite sur un site de pétroglyphes (que l’on a eu du mal à voir), et avoir rencontré le plus grand moaï debout, nous arrivons à la plage de Ovahe.

 

La nuit commence à tomber, la plage est déserte, et nous y pique-niquons après un petit bain dans le Pacifique. Le ciel étant couvert, nous ne pouvons pas voir les étoiles...

Après le repas, nous retournons  au camping, bien rincés mais heureux !


Mercredi 12 Octobre

 

6h30 - Réveil matinal "obligé" : nous voulons voir le lever du soleil sur Ahu Tongariki (les 15 moaïs !) 

 

Il s’avère qu’aujourd’hui, le ciel est un peu nuageux … Le lever du soleil se fera donc dans une ambiance brumeuse qui n’enlève rien à l’atmosphère mystique du site, bien au contraire ! Les oiseaux n’ont pas encore commencé à chanter, nul ne dit mot... C’est magnifique !

 

Ces 15 moaïs ont été retrouvés à terre, mais grâce à leur restauration, ils trônent sur l’île … Soldats dressés dos à la mer. Les moaïs ne sont ni des dieux, ni des démons. Ils représentent un défunt, une personne à qui le moaï fait honneur et lui permet de passer dans l'au-delà. Selon la légende, ils seraient pourvus d’une force tellement puissante (le mana) que si nous les touchons, nous brulons vifs … (pas cool !)

 

Après avoir bien profité de cette vue, direction Rano Raraku (l’ancienne carrière de pierres). C’est ici que 90 % des statues ont été taillées. Le lieu est impressionnant car des centaines de moaïs sont encore prisonniers de cet endroit : tombés, abandonnés sur place car mal façonnés. Gardiens du lieu ou encore inachevés, les moaïs se suivent mais ne se ressemblent pas. A une exception près : ils sont tous faits de cette fameuse roche volcanique.

 

C’est sublime ! Déjà parce que nous sommes tous seuls sur le site (et oui, dingue !), et ces moaïs sont impressionnants : grands, petits, avec un nez pointu, des doigts longs ou courts, de longues oreilles ou non, à l’air libre ou presque enterrés... Il y en a même un qui a de la barbe et est à genoux !

 

Nous visitons, ensuite, le cratère de la carrière où des moaïs nous attendent (encore !). Les couleurs sont magnifiques ! Aujourd’hui, nous avons appris à dire bonjour : "Iorana" et merci : "maururu"... C'est du  polynésien, langue parlée par les Pascuans.

 

Ensuite, direction la dernière plage, au nord de l’île : Anakena. C’est ici que le premier bateau de polynésiens (venant surement des Iles Marquises) aurait débarqué et que la première tribu y  aurait habité. Et l'on comprend pourquoi ! Cocotiers, sable blanc et fin, eau transparente... On se croirait à Tahiti ! Après avoir fait trempette dans l’eau (pas froide !), nous nous préparons pour le retour. Mais, nous sommes piégés par une énorme averse qui nous oblige à finir les visites au pas de course (Depuis 3 mois, nous n’avions pas encore eu de vraie pluie !)

- Ahu Akivi : 7 moaïs tournés vers la mer !

- Carrière de Puna Pau : là où les chignons des moaïs étaient fabriqués (pierre rouge).

- Retour au camping avec un bon repas !

Nous rendons la voiture et passons une soirée tranquille, repus de paysages !


Jeudi 13 Octobre

 

Journée plus tranquille... Nous faisons une petite grasse mat’ (dans la tente, le soleil tape vite !), et nous prenons un petit dèj’ face à l’océan, c’est top !

 

Violetta et Romain partent aujourd’hui (même si leur avion a été décalé de 6h !)

 

Nous ne faisons rien de productif avant le milieu de l’aprem…Nous allons, ensuite, observer les tortues de mer (il y en a au moins 4). Nous avons, donc, un nouvel objectif… Nager avec !

 

Puis, après être passés au cybercafé du coin (car il est impossible de charger des photos avec la connexion du camping), nous passons au marché artisanal (avec devinez quoi ?! Des petits moaïs partout !), et nous rentrons...


Vendredi 14 Octobre

 

Après un petit dèj, face à l’océan (nous commençons à avoir nos petites habitudes), nous partons pour une rando. Après une ascension d’une heure dans une forêt d’eucalyptus, nous arrivons au bord du cratère du volcan Rano Kau !! Ce cratère est très important pour les habitants car il est protégé du vent de la mer, des catastrophes naturelles, de l’humidité et de l’homme… C’est donc un havre de paix pour les plantes et les animaux endémiques de l’ile, et,...c'est une réserve d’eau potable ! Le spectacle vaut l’ascension !

 

Notre route continue jusqu’au village d’Orongo. A l'époque, ce village n'était utilisé  que quelques semaines par an lors d’une compétition entre les différentes tribus. Le but était de déterminer qui serait le prochain « homme-oiseau », sacré dans toute l’ile. Il devait nager jusqu’à la petite ile d'en face, l’escalader et revenir avec le premier œuf d’une certaine race d’oiseau…

 

Au passage, nous voyons des maisons uniques sur l’ile et des pétroglyphes célébrant cet "homme oiseau".


Samedi 15 Octobre

 

Pour les deux derniers jours sur l’île, nous décidons de louer un scooter  !

 

Nous voilà donc partis, avec nos engins, au pied du plus jeune et plus haut volcan de l’île. La suite se fera à pied ! Après quelques kilomètres de montée (nous croisons quelques chevaux et des vaches), nous arrivons au sommet. La vue est sublime ! A 360°, nous nous rendons vraiment compte que nous sommes sur une île ! Tout autour de nous, le Pacifique ! Terre la plus proche : 3 000 kms !

 

Nous sommes (encore une fois) seuls et profitons pleinement du calme et de la beauté du lieu. Après un petit goûter, nous remontons sur les scooter ! Direction, Hanga Roa pour un spectacle de danses traditionnelles.

 

Nous avions des doutes sur le spectacle … Nous avions peur que ce soit un "truc à touristes", horrible, traduit en 6 langues, sans aucune authenticité ! Mais bon, nous décidons tout de même de tenter l’expérience ! MAUVAIS CHOIX ! Nous avons passé une heure, dépités sur nos sièges : Le spectacle est traduit en 6 langues (c’est long !), les danseurs invitent des touristes mal à l’aise pour danser avec eux sur scène (et prennent la pose pour les photos, et oui !)... Les jeunes filles sont crispées à force de sourire et pour finir, les lumières sont dégueulasses ! Bref, nous ne conseillons pas ce spectacle, simplement fait pour assouvir le besoin de voyeurisme des touristes en quête de " la photo souvenir", la plus likée !

 

Nous rentrons en scooter, un peu dèg de notre soirée !… Mais, nous nous consolons avec le spectacle de la pleine lune sur les moaïs !


Dimanche 16 Octobre

 

Levés à l’aube, nous partons en scooter (y n'fait pas chaud !) jusqu'à l’Ahu Tongariki (les 15 moaïs) pour voir le lever du soleil. Oui, nous l’avons déjà vu, mais le temps était couvert et tout le monde nous parle du "lever du soleil  un jour de beau temps" … Curieux, nous y retournons !

 

Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l’info … Nous sommes dépassés par 3 bus de touristes … C’est la première fois, depuis 5 jours, que nous nous retrouvons avec le troupeau ! Les tours-opérateurs annulent les visites aux 15 lorsque le ciel est couvert, alors, quand il fait beau, c’est l’invasion... Mais, nous comprenons vite pourquoi … C’est à couper le souffle.

 

Rien à voir avec la première fois. Le ciel était couvert, pas un oiseau chantait, c’était brumeux et un poil intimidant … Aujourd’hui, les 15 sont grandioses ! Les rayons du soleil passent au travers des moaïs, grandissant les statures par de gigantesques ombres… C’est magnifique, et l’air est chaud, ce matin ! Comme souvent, les cars de touristes partent assez vite et nous pouvons, à loisir, finir notre petit déjeuner avec nos 15 nouveaux copains.

 

Nous partons ensuite à Ana Te Pahu, une grotte qui s’étire sur une centaine de mètres. La coulée de lave qui l'a formé s'est  refroidie à la surface mais a continué son chemin à l’intérieur. Cette grotte est particulière car, par endroits, des éboulements  ont permis à la végétation de pousser. On se croirait dans "Indiana Jones" !

 

Deuxième grotte : Ana Kakenga. Nous avons du tourner un peu pour trouver l’entrée … Un tout petit trou … Bien trop petit à mon goût (Manon), mais, Clément, parti en éclaireur, m’assure que c’est très joli. Nous nous aventurons donc, ensemble, sous terre !…La grotte n’est pas très profonde, nous voyons rapidement de la lumière et ça débouche sur … l’océan ! (Cette fois-ci, on se croirait plus dans Harry Potter... mais si... la grotte de Voldemort !).

 

Retour avec notre petit scooter pour aller nous reposer sur Anakena, la plage de sable fin ! Nous profitons bien plus de l’endroit que la fois dernière (mais oui, rappelez-vous, il avait plu !). L’occasion pour nous d’admirer les moaïs qui ont les pieds dans le sable. Ceux-ci sont très bien conservés. On peut même voir leurs pectoraux bien dessinés !

 

Retour à Hanga Roa pour rendre nos précieux scooter (c’est sympa le scooter !). Nous restons toute la fin d’après-midi au camping et nous nous endormons comme deux loques devant un dessin animé.

Et demain ?… C’est le retour des vacances dans les vacances !

 


Lundi 17 Octobre

 Préparation des sacs – Check...

 

Nager avec les tortues avant de partir ?    Raté ! (trop de vagues…dommage !)

Discuter avec des manifestants – Check :

 

Depuis que nous sommes arrivés, nous passons tous les jours devant un énorme hôtel où des personnes ont dressé partout des drapeaux  noirs et des drapeaux de Rapa Nui (Ile de Pâques). Sur des écriteaux, on peut lire des messages anti-chili et des croix nazies !… Louche. Nous rencontrons une jeune femme qui parle français, qui nous explique la situation :

L’île a été, à maintes reprises, conquise par des « civilisations civilisées » (à coups de haches ou de balles !) et lorsque ça a été au "tour" du Chili, l’état chilien a signé un accord avec les familles qui habitaient là pour qu'elles prêtent, pendant 20 ans, leur terrain pour l’expansion du tourisme en échange de travail dans les hôtels. Mais, lorsque les 20 ans se sont écoulés, les familles se sont rendu compte que l’état avait vendu leur terrain à des entreprises privées, notamment Allemandes…Donc, cela fait plus de 40 ans que ces familles réclament leur terre. Et de plus, lors de l’annexion de l’île par le Chili, en 1888, les Pascuans n’avaient aucun droit... Ils étaient parqués dans Hanga Roa,  le reste de l’île était loué aux Anglais pour  l’élevage de moutons … Oui oui, c’est vrai ! C’est seulement en 1966 que les Pascuans ont acquis la nationalité Chilienne. On les a "autorisé" à quitter leur réserve ! Nous comprenons mieux le combat Rapa-nui/Chili.

 

Avant de partir, Manon a reçu, de son amoureux secret, un collier de coquillages, la classe !

Nous reprenons l’avion pour 4h10 de vol (une heure de moins qu’à l’aller, yes !) et arrivons dans notre auberge à Santiago, tard dans la soirée.

 

C’était super. En plus d’être agréable par son calme, son silence, ses paysages magnifiques et sa culture Polynésienne, l’Ile de Pâques est pleine de mystères qui nous laissent rêveurs…


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